Le Pôle documentaire a été créé en tant que tel en 2019 pour mettre à disposition du collectif interne ou externe les référentiels matériaux, les fonds du laboratoire et des chercheurs, les bibliothèques physique et numérique, et les documents communs de terrain.
1/ Les matériauthèques :
Nb : Concernant les référentiels expérimentaux tracéologiques et fonctionnels matières dures animales, macrolithiques, lithiques, moules à sel et céramiques, voir le Pôle tracéologie multimatériaux.
L’argilothèque (Resp. L. Gomart et B. Robert), historiquement conservée au Centre archéologique de Soissons, est composée de terres et de sables qui viennent juste d’être rapatriés dans nos locaux parisiens (mars 2022). Cette collection réunit une centaine d’échantillons collectés depuis plus de 30 ans, comprenant des terres issues de formations diverses, mais également des sables et des fossiles récoltés principalement dans les vallées de l’Aisne et de l’Oise (et quelques échantillons plus lointains). Elle s’est enrichie en 2022 à la suite d’une nouvelle campagne de prélèvements (projet MATRICES, DIM PAMIR, dir. L. Gomart). La valorisation scientifique de l’argilothèque est en cours par M. Gabriele (contrat Labex DynamiTe de 4 mois) : inventaire, conditionnement, documentation et description des argiles. L’objectif à terme est que la base de données ainsi obtenue, associant descriptions, photographies et scanners, soit consultable en ligne sur simple demande (contacts : Louise Gomart ; Bruno Robert).
La lithothèque (Resp. F. Bostyn, C. Hamon) est composée du fonds rapporté du Centre archéologique de Soissons en mars 2022 et de nouveaux échantillons récoltés ces dernières années. Elle réunit plus de 500 échantillons en différents matériaux de la vallée de l’Aisne et du Bassin parisien (ainsi que quelques échantillons plus lointains), comprenant une grande variété de silex, calcaires, grès, dolérites, etc. L’inventaire détaillé des échantillons géologiques est entamé et doit être achevé, ainsi que la documentation photographique à différentes échelles. Les descriptions du silex suivent les règles définies dans le cadre du GDR SILEX (dir. C. Léandri) et permettront ainsi de mettre à disposition de la communauté scientifique un outil homogène utilisable par tous (contacts : Françoise Bostyn ; Caroline Hamon ; Laurence Manolakakis).
L’ostéothèque (Resp. L. Hachem) regroupe les squelettes d’une trentaine d’espèces de petits et grands mammifères, de sexes et âges variés, ainsi que quelques exemplaires de squelettes d’oiseaux et de batraciens. Elle devra faire l’objet d’un inventaire au sein d’une base de données détaillée, qui permettra d’envisager un enregistrement photographique et une mise ligne ultérieure. Elle est cependant déjà accessible sur place à tout chercheur ou étudiant qui en fait la demande (contact : Lamys Hachem).
2/ Les fonds documentaires :
Fonds chercheurs : Différentes archives des chercheurs du laboratoire ont été versées au Service des Archives de la MSH Mondes au cours des quinquennaux précédents et sont consultables en ligne (rubrique « Trajectoires. De la sédentarisation à l’Etat – UMR 8215 »). Les suivants ont été reçus au cours du quinquennal 2017-2022.
Le fonds Bohumil Soudský : Néolithicien tchèque, B. Soudský (1922-1976) a introduit en France la méthodologie de fouilles, alors révolutionnaire, des décapages des sites néolithiques danubiens à la pelle mécanique sur de grandes surfaces. Il a dirigé les fouilles de Bylany (Rep. Tchèque), le plus vaste site de la Céramique Linéaire jamais fouillé, et a initié les premières fouilles de Cuiry-lès-Chaudardes (Aisne) dès 1972. Il devient Professeur associé à l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne et fonde l’URA 12 (UPR 7532) en 1973, équipe du CNRS qui évoluera vers l’ERA 12 du CRA CNRS, puis l’équipe Protohistoire européenne au sein d’Arscan, puis Trajectoires. De la sédentarisation à l’Etat (UMR 8215) en 2012. Si certaines archives ont été déposées et traitées par le Service des Archives, d’autres ont été traitées dans le cadre de l’enseignement de F. Giligny en 2017-2018, et se composent de documents de recherches et d’enseignement et de quelques documents et carnets relatifs aux fouilles de Bylany. Le fonds scientifique, en particulier les fouilles de Bylany, doit finir d’être traité, et éventuellement réuni, puisque 3 cartons d’archives de B. Soudský se trouvent encore au laboratoire.
Le fonds Gérard Bailloud : Après un premier inventaire systématique, Gwenaëlle Wilhelm-Bailloud, sa fille, a fait don de la bibliothèque de Gérard Bailloud au laboratoire Trajectoires en 2020. Fonds considérable, les plus de 500 monographies sont indexées et mises en rayon, et ses archives de recherche sont en cours de traitement par le Service des Archives.
Outre une magnifique collection sur le Néolithique d’Afrique du nord et l’art rupestre en particulier, le fonds offre aussi des ouvrages anciens rarement disponibles, remontant à la première moitié du XIXe siècle pour certains, qui permettent de retracer l’historiographie de la recherche archéologique française et européenne. De nombreux ouvrages et tirés-à-part sont dédicacés par leurs auteurs, tandis que d’autres sont annotés de la main de Gérard Bailloud.
Gérard Bailloud et ses collègues à Melka Koutouré 2 en décembre 1963
Néolithicien majeur dans les recherches en France et en Afrique, où il mené d’importantes fouilles dans les années 1950-1960, Gérard Bailloud (1916-2010) a participé à la construction de la Protohistoire à l’Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne (Institut d’Art et d’Archéologie de Michelet), au début des années 1970. Très porté sur le mégalithisme breton, il ne s’en investit pas moins fortement dans les recherches archéologiques de la vallée de l’Aisne. Il devient membre de l’URA 12 du CRA (Centre de Recherche Archéologique du CNRS) dès sa création en 1973 et en a été le Directeur de 1976 à 1984, année de sa retraite.
Gérard Bailloud dans l’Aisne
Le fonds Jean-Paul Demoule : Néolithicien spécialiste des Balkans (doctorat à Paris 1 en 1975), mais aussi protohistorien spécialiste de l’Age du Fer européen (doctorat à Sarrebruck en 1979), Jean-Paul Demoule est entré à l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne en 1969, il reprend la chaire de professeur de protohistoire en 2001, puis est membre de l’Institut universitaire de France de 2011 à 2016. Il est aujourd’hui professeur émérite de l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne et transfert graduellement sa bibliothèque au laboratoire Trajectoires. Il a contribué à la création de l’URA 12 avec B. Soudský et du programme de sauvetage archéologique de la vallée de l’Aisne (FPVA) dans le cadre duquel il a mené de nombreuses fouilles. Il a en outre co-dirigé avec M. Lichardus les fouilles de Kovačevo de 1986 à 2004, site de référence du Néolithique ancien balkanique. Enfin, il a réalisé des travaux fondamentaux sur les Indo-Européens. Jean-Paul Demoule a également été une cheville ouvrière du projet de loi sur l’archéologie préventive, d’abord mandaté par le Ministère de la Culture avec B. Pêcheur, B. Poignant pour élaborer le Rapport sur l’organisation de l’archéologie préventive en France, puis nommé président de l’INRAP, de sa création en 2001 jusqu’en 2008. Si un premier petit lot d’archives a été déposé et traité au service de la MSH Mondes dès 2000, Jean-Paul Demoule a transféré ses archives (recherche, enseignement, administration, etc.) au laboratoire en 2021. Afin de traiter les 31 mètres linéaires de caisses concernées (55), le recrutement de G. Fernandez Garcia, archiviste (stage puis contrat de 4 mois financé par l’UMR sous la supervision de L. Manolakakis) a permis d’en inventorier et trier l’intégralité. Ces archives vont ainsi pouvoir être prises en charge par le Service des Archives.
Le fonds Michel Boureux : Géologue et archéologue, Michel Boureux (1937-2016) a réalisé une thèse de doctorat sur le quaternaire dans le secteur de la vallée de l’Aisne. Il est non seulement l’inventeur des premiers sites rubanés de la vallée de l’Aisne, mais surtout l’inventeur de la plupart des sites archéologiques connus, grâce à ses découvertes par prospection aérienne menées durant plus de 30 ans à grande échelle, dans le cadre du sauvetage archéologique de la vallée de l’Aisne. Ses archives de terrain sont conservées au Centre archéologique INRAP de Soissons et son fonds de photographies aériennes, riche de plus de 100 000 clichés, au Archives départementales de l’Aisne. Des éléments de sa bibliothèque et quelques documents se trouvent dans la bibliothèque du laboratoire Trajectoires.
3/ Les fonds « terrains » :
Le fonds Kovačevo réunit l’ensemble des archives documentaires des fouilles du site du Néolithique ancien de Kovačevo (Bulgarie). Il est composé des documents physiques (plans et relevés de terrain originaux et mis au propre, diapositives et planches-contacts noir et blanc, fiches structures,…). L’intégralité de ces documents a été numérisée et déposée sur le serveur du laboratoire. Après un inventaire détaillé, il doit être conditionné de manière pérenne et en adéquation avec les recommandations archivistiques. A l’issue de la publication monographique du site, en cours, la mise en ligne des données originales (plans, dessins et photos de mobilier…) sera programmée.
Le fonds documents photographiques : Dans le cadre d’un programme de réinsertion, une sélection du fonds de diapositives de la vallée de l’Aisne et des fouilles de Jablines ‘le Haut Château’ a fait l’objet d’une numérisation afin de conserver cette documentation fragile. Ainsi, ont été numérisées 3448 diapositives des fouilles de la vallée de l’Aisne (nombreux sites et plus particulièrement Cuiry-lès-Chaudardes, Menneville et Concevreux néolithiques), des expérimentations archéologiques architecturales (constructions des bâtiments de Cuiry-lès-Chaudardes néolithique et Chassemy Age du fer), mais aussi diverses photos prises par A. Coudart notamment à la ferme expérimentale de Butser Farm. S’y ajoutent de très nombreuses photographies de personnes passées par les fouilles de l’Aisne entre 1972 et 1982.
Le fonds Histoire du Laboratoire : Les archives qui concernent le laboratoire courent depuis son origine (lettre de création de l’URA 12 en 1973) jusqu’à nos jours. Une partie est déjà déposée et traitée (Service des Archives), mais une quantité importante de documents, tant scientifiques, qu’administratifs et de valorisation reste à inventorier, trier et traiter. Le recrutement d’un archiviste est envisagé pour réaliser les opérations de sélection et de mise en forme.
4/ Les bibliothèques (gestion et administration : L. Manolakakis)
La bibliothèque physique : La bibliothèque du laboratoire s’est développée en 1973, lors de la création de l’UPR 7532 (URA 12 du CRA). Lorsque l’URA 12 a intégré Arscan (UMR 7041) et la MAE (Maison Archéologie et Ethnologie) à Nanterre en 1998, les 25 000 volumes du fonds URA 12 Protohistoire européenne ont été versés à la Bibliothèque d’Archéologie et des Sciences de l’Antiquité de la MAE. Entre 1998 et 2012, les acquisitions de monographies de l’Equipe Protohistoire Européenne-Arscan ont été de même systématiquement versées à la Bibliothèque de la MAE.
A la suite de la création de l’UMR 8215 Trajectoires en 2012, toutes les nouvelles acquisitions de monographies de Trajectoires ont été rassemblées dans un « Dépôt Trajectoires » de la Bibliothèque de la MAE, distinct mais accessible aux chercheurs et étudiants selon les mêmes modalités que le reste de la bibliothèque.
Avec l’emménagement de Trajectoires dans le Centre Malher, le « Dépôt » s’est transformé en véritable bibliothèque de recherche du laboratoire et apparaît en propre dans Frantiq en tant que « Paris : Trajectoires – Bibliothèque » et est référencée parmi les bibliothèques de l’Université de Paris 1-Panbthéon-Sorbonne.
Historique du laboratoire et de sa bibliothèque (d’après C. Mangin 2021)
Les ouvrages reflètent fortement les recherches menées : les domaines les plus fournis portent sur le Néolithique, le Chalcolithique et les Âges des Métaux de France, d’Europe et d’Asie (principalement Russie et Turquie) ; s’y trouvent également de nombreuses publications relevant des domaines théoriques, méthodologiques, historiographiques, techniques, ethnoarchéologiques et socio-anthropologiques. Y sont consultables en outre les travaux universitaires dirigés ou examinés par les membres de l’équipe, de l’URA 12 à nos jours (maîtrises, DEA, Masters 1 et 2, doctorats, HDR). De même, les rapports de fouilles des membres du laboratoire, en France ou à l’étranger, y sont déposés. Enfin, l’Afrique du nord et particulièrement son art rupestre y est bien représentée grâce au Fonds Bailloud, tandis que géologie et sédimentologie du quaternaire de l’Aisne le sont par le Fonds Boureux.
La bibliothèque numérique : Sont progressivement indexées les monographies existant dans le laboratoire sous forme de fichiers pdf et stockés sur le serveur interne de l’UMR. Ils apparaissent dans Frantiq avec une cote commençant par PDF/ et sont accessibles notamment depuis l’ordinateur de la bibliothèque.
Accès et fonctionnement
UMR 8215 Trajectoires
Centre de recherches
9 rue Malher
75004 PARIS
La bibliothèque est ouverte à tous les chercheurs et étudiants
Les ouvrages peuvent consultés sur place, au Centre Malher. Pour les personnes extérieures au laboratoire, et du fait de l’absence de bibliothécaire, il est nécessaire de prendre contact pour y consulter l’ensemble des ressources. Il est possible de photocopier ou scanner un article sur place.
Pour savoir si une référence est disponible dans la bibliothèque, il suffit d’interroger le catalogue FRANTIQ, où la bibliothèque figure sous la dénomination Paris : Trajectoires – Bibliothèque. Les travaux universitaires sont en cours d’indexation, suivront les revues et les rapports.