Responsables : Yolaine Maigrot (UMR 8215 Trajectoires, CNRS-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Andrey N. Mazurkevich (Département d’Archéologie d’Europe de l’Est et de Sibérie, Musée de l’Ermitage)
Partenaires et participants :
En France : UMR 8215 Trajectoires (Yolaine Maigrot, Laurence Manolakakis, Laurent Aubry, Louise Gomart, François Giligny, Charlotte Leduc et Maxime Danger), UMR 7264 CEPAM (Sylvie Beyries et Martine Regert), UMR 7209 Archéozoologie et archéobotanique – sociétés, pratiques, environnements (Aurélie Salavert et Marie Balasse), UMR 6566 CREAAH (Vincent Bernard), UMR 6249 Chrono-environnement (Emilie Gauthier et Céline Maicher).
En Russie : Musée de l’Ermitage – Département d’Archéologie d’Europe de l’Est et de Sibérie (Andrey Mazurkevich, Ekaterina Dolbunova et Maria Polkonikova), Académie des Sciences de Russie – Laboratoire de Thériologie de l’Institut zoologique (Mikhail Sablin), Académie des Sciences de Russie – Laboratoire de tracéologie expérimentale de l’Institut d’Histoire de la culture matérielle (Evgeny Gyria, Olga Lozovskaya et Anna Malyutina), Académie des Sciences de Russie – Département d’Archéologie de Moscou (Nikolai Krenke), Université d’Herzen – Département Géographie physique et environnement (Dmitry Subetto, Yuri Kublitcki, Marina Kulkova).
L’Europe de l’est propose un modèle de néolithisation qui tranche dans ses modalités avec celui qui s’est déroulé en occident, tant dans ses composantes que dans sa chronologie. Ainsi, dans la plaine centrale russe, le début du Néolithique, daté entre la deuxième moitié du 7eet le 6emillénaire avant notre ère selon les régions considérées, se définit par la sédentarisation et l’apparition de la technologie céramique. Malgré des contacts ponctuels avec des groupes agro-pastoraux, les populations locales ont maintenu un mode de vie basé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Il faut attendre plusieurs millénaires pour qu’une réelle économie de production soit adoptée et se généralise sur le territoire (3eet 2emillénaires avant notre ère). La durée et la découpe du scénario enregistrées dans la plaine russe permettent de suivre l’histoire de communautés en cours de néolithisation d’une manière tout à fait originale.
En Russie, la sédentarisation avec absence d’exploitation agricole ou d’élevage est généralement expliquée par l’environnement : les ressources naturelles disponibles dans ces zones forestières étaient telles, qu’elles suffisaient aux besoins des communautés. Si les cadres paléo-environnementaux sont en partie documentés, un important travail reste à faire sur la culture matérielle, de manière à éclairer les spécificités tant techniques qu’économiques et sociales de ces populations. Cette problématique constitue la visée principale de cet IRP.
– d’une part pointer les changements économiques et sociaux induits par l’adoption de la céramique et la sédentarisation,
– d’autre part, évaluer les conséquences du passage d’une économie de prédation à une économie de production sur l’organisation des populations.
Ce projet est axé sur une recherche systémique des composants de la culture matérielle dans leur contexte environnemental. Il est mené dans une perspective interdisciplinaire et intègre à la fois des approches paléo-environnementales, qui permettent de mettre en avant les ressources naturelles disponibles et celles exploitées par l’homme, et des approches ciblées sur les productions qui mettent, quant à elles, l’accent sur le mode d’exploitation de ces ressources.
L’IRP s’organise en groupes de travail définis par grandes catégories de matériel (ressources végétales, ressources animales, outillages lithiques, productions céramiques, etc.) qui viennent, à un deuxième niveau d’analyse, alimenter de manière interactive trois ateliers de synthèse :
1. Atelier 1 « Ressources exploitées » : définir l’évolution des modalités d’acquisition des ressources végétales, minérales et animales.
2 . Atelier 2 « Transformation et consommation » : analyser les changements observés dans les traditions culturelles de la production matérielle ainsi que dans les habitudes alimentaires.
3. Atelier 3 « Territorialité » : définir les modèles territoriaux ainsi que leur variabilité, que ce soit en termes d’implantation des occupations, d’appropriation et d’exploitation des milieux ou encore d’implications dans les réseaux d’échange à plus ou moins longue distance.