ANR ARABIANCAIRNS. Une approche intégrée des tombes monumentales protohistoriques dans la péninsule arabique

Financé par l’Agence Nationale de la recherche (2022-2026), le projet ARABIANCAIRNS vise à analyser le phénomène mégalithique à large échelle des tombes à cairn, emblématiques de l’Arabie protohistorique (c. 5500-300 avant notre ère).

ANR JCJC

2022-2026 (48 mois), 12 participants

Coordination: Olivia Munoz (CNRS UMR 8215 Trajectoires)

Financé par l’Agence Nationale de la recherche (2022-2026), le projet ARABIANCAIRNS vise à analyser le phénomène mégalithique à large échelle des tombes à cairn, emblématiques de l’Arabie protohistorique (c. 5500-300 avant notre ère). Considérées comme des marqueurs territoriaux, elles sont encore visibles actuellement par centaines de milliers sur un territoire immense. Elles apparaissent dans un contexte d’aridification climatique après l’Optimum Climatique Holocène et semblent reliées au développement d’économies de production (pastoralisme puis agriculture). En raison de la quasi-absence de sites d’habitat pour cette période, ces tombes constituent des archives essentielles pour comprendre les sociétés qui ont occupé l’Arabie pendant des millénaires, à des moments aussi cruciaux de leur évolution. Surtout, ces monuments témoignent d’une profonde reconfiguration socioculturelle car ils marquent le développement de réseaux économiques et culturels interrégionaux qui s’épanouiront par la suite en Arabie. Pourtant, le caractère morcelé des recherches menées jusqu’ici interdit une appréhension globale de ce phénomène tout comme la compréhension des interactions régionales.

Vue des tombes protohistoriques d’al-Ayn (sultanat d’Oman)

Basé sur un corpus important et bien distribué, et s’appuyant sur une solide expertise de ces monuments, ARABIANCAIRNS vise à reconstruire l’histoire de ces tombes monumentales et de leurs bâtisseurs par une approche intégrée, multiscalaire et interdisciplinaire combinant archéologie, anthropologie biologique, géochimie isotopique, paléoprotéomique, géoarchéologie et analyses spatiales. Nos objectifs sont (1) de caractériser les identités culturelles, les stratégies de subsistance, les modes de vie et les interconnexions des sociétés qui ont érigé ces tombes ; (2) définir un cadre chronologique fiable pour comprendre la diffusion temporelle de ce phénomène mégalithique ; (3) créer un SIG pour les nécropoles et les métadonnées associées dans toute la péninsule arabique en relation avec leur environnement et fournir un cadre géoarchéologique pour retracer les réseaux d’échanges.

Pour atteindre ces objectifs, la méthode consiste à compiler, homogénéiser, analyser et cartographier une quantité considérable de données – impliquant des données archéologiques, bio-anthropologiques, isotopiques, de datations par le radiocarbone, ainsi que des données géographiques et environnementales – acquises au cours de ce projet, mais également celles provenant de la littérature et d’études antérieures non publiées. L’organisation du projet en 5 ateliers de travail (WP) permettra de planifier les différentes tâches. Le WP0 est dédié à la gestion du projet, le WP1-2-3 seront consacrés à l’acquisition des données, tandis que le WP4 rassemblera toutes les actions de synthèse, de diffusion et de valorisation des résultats. Le projet s’appuiera sur les ressources de la TGIR Huma-Num pour le stockage sécurisé des données, l’espace de travail virtuel, l’hébergement des référentiels, du WebGIS et du site web pour la diffusion des résultats.

Participants :

  • Tara Beuzen Waller (Univ. Tübingen)
  • Marianne Cotty (Musée du Louvre)
  • Rémy Crassard (CNRS UMR 5133 Archéorient)
  • Mathilde Jean (Univ. Paris Sorbonne / UMR 7041 ArScAn)
  • Martin Sauvage (CNRS UMR 7041 ArScAn)
  • Jérémie Schiettecatte (CNRS UMR 8167 Orient & Méditerranée)
  • Antoine Zazzo (CNRS UMR 7209 AASPE)
  • 1 ingénieur∙e de recherche (à définir)
  • 1 ingénieur∙e d’étude (à définir)
  • 1 doctorant∙e (à définir)
  • 1 masterant∙e (à définir)

Voir aussi dans «Projets en cours»

Contribution à la monographie de la Nécropole de Varna Trois volumes bilingues (allemand, anglais) dédiés à la nécropole de Varna, Das Varna Gräberfeld, paraîtront aux éditions Philipp von Zabern, dans la collection du DAI Eurasien Series, sous la direction de V. Slavčev. J’y suis en charge du mobilier lithique, que j’ai intégralement repris après le récent récolement des inventaires funéraires. L’approche pluridisciplinaire croisera les données technologiques et typologiques des pièces lithiques, en lien avec les approvisionnements en matières premières et les types de production, ainsi que l’analyse fonctionnelle réalisée par M. Gurova. L. Manolakakis in V. Slavčev, Dir. (2020, à paraître) Industries lithiques chalcolithiques de Sultana Mes recherches portent sur les industries lithiques des sites chalcolithiques de Sultana, à la faveur des nouvelles fouilles menées par C. Lăzăr, comprenant la formation d’un étudiant roumain à la technologie lithique. Autour du grand tell daté du Gumelnița et fouillé en 1924 (Andrieșescu 1924), se trouvent des sites plats et des cimetières couvrant l’ensemble du Chalcolithique : Boian pour l’étape ancienne et Gumelnița pour l’étape récente. Les sites sont installés dans la grande plaine loessique roumaine, sur la rive droite du Moștistea, affluent du Danube, et aujourd’hui au bord du lac artificiel de Moștistea. IRP NORth (2020-2023) L’Europe de l’est propose un modèle de néolithisation qui tranche dans ses modalités avec celui qui s’est déroulé en occident, tant dans ses composantes que dans sa chronologie. Ainsi, dans la plaine centrale russe, le début du Néolithique, daté entre la deuxième moitié du 7eet le 6emillénaire avant notre ère selon les régions considérées, se définit par la sédentarisation et l’apparition de la technologie céramique. Malgré des contacts ponctuels avec des groupes agro-pastoraux, les populations locales ont maintenu un mode de vie basé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Il faut attendre plusieurs millénaires pour qu’une réelle économie de production soit adoptée et se généralise sur le territoire (3eet 2emillénaires avant notre ère). La durée et la découpe du scénario enregistrées dans la plaine russe permettent de suivre l’histoire de communautés en cours de néolithisation d’une manière tout à fait originale.